Nuages

Les Idées

Cette section est destinée à vous proposer des idées pour l'évolution et l'amélioration de la profession, de sa valorisation ou encore l'étude des conditions de travail.
 
Vous adhèrerez peut-être à l'une ou l'autre de ces idées ou peut être vous ne les partagerez pas du tout. N'hésite pas à vous inscrire pour commenter et interagir avec l'auteur.
 
Bonne lecture.
 
Il faut donc voir les actions d'une autre manière...
 
Peut être serait il opportun de changer tout cela ? 
 
Article connexe entre les catégories "les idées" et "la profession". Et vous ? Que proposeriez vous pour les négociations ?
 
La création d'une véritable consultation d'urgences en masso-kinésithérapie serait une réelle avancée pour la profession...
 
Comment faire pour résoudre l'inégalité financière entre praticiens, liée à la géographie de l'éxercice ?
 
Cette idée est l'une des dernières que j'ai proposé au syndicat où j'œuvrais. J'y suis particulièrement attaché car je prône le qualitatif au sein de notre profession.
Je pense qu'une VRAIE consultation de diagniotique kinésithérapique est essentielle à notre profession.
 
Une solution simple pour engendrer 372 millions d'euros d'économies à réinjecter dans le système pour générer une augmentation substantielle des revenus des masseurs kinésithérapeutes.
 
 
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
 
la rééducation de groupes
 
la prévention
 
 
À quand le retour des quotas ?
Le rapport de la cour des comptes de septembre 2015 est formel sur ce point, les quotas n’ont jamais prouvé leur efficacité…
 
Et bien je vais vous démontrer le contraire. 
Cependant il faut prendre en compte un quota intelligent et non un quota tel que nous l’avons connu fixé à 47 000 AMK par an !
 
En effet, le calcul par cotation est stupide car il créée soit une augmentation de volume à faible cotation soit une diminution de volume à forte cotation. Mais en aucun cas n’est régulateur du volume.
De plus, à l’époque, le « sport national » était de remplir son quota en juillet, partir en congés tout le mois d’août et de revenir en septembre avec un gentil assistant (et à l’époque les contrats n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui) qui prenait en charge les patients sur les trois derniers mois de l’année !
Une autre possibilité tant d’avoir 2 numéros ADELI sur deux départements pour facturer sur deux numéros différents… 
 
Bref, je suis d’accord avec le rapport de la cour des comptes, ce type de quota n’a jamais fait diminué la dépense liée aux soins en massa-kinésithérapie.
 
Que proposer alors ?
Il faut étudier de près les chiffres de notre profession.
Selon l’édition 2016 du rapport de la DREES, la consommation de soins de masseurs-kinésithérapeutes délivrés en ville s’élève à 5,6 milliards d’euros pour environ 70 000 praticiens (métropole et DOM-TOM confondus).
Ceci indique qu’en moyenne, un praticien va pratiquer pour 80 000€ de soins annuels. En comptant 235j ouvrés, cela représente 340€ journalier.
 
Au jour d’aujourd’hui, en comptant 10 heures de travail journalier, cela représente 17€ par séance et 20 patients par jour sur 235j.
 
Les associations de gestion agréées nous apprennent que moyennement le ratio entre chiffre d’affaire (CA) et bénéfice (BNC) est de 48%. Donc pour 100€ de CA, le professionnel a 48% de « charges », il lui reste donc 52€ de BNC.
 
Il convient alors de mettre en corrélation le chiffre de 80000€ annuel en moyenne par thérapeute pour en conclure qu’en tenant compte de la dépense de santé constaté, en moyenne un masseur-kinésithérapeute a un BNC moyen de 41600€.
 
Or… la cour des comptes nous apprend que 10% de notre population a un BNC moyen de 92000€, c’est à dire un CA d’environ 177000€. Cela représente donc une dépense annuelle de 1,24 milliards d’euros.
Pour parler simplement, 10% de notre population coûtent 22,1% de la dépense totale !
 
Pour information, 177 000€ de CA cela veut dire que ces gens prennent en moyenne 44,3 patients par jour.
 
La solution est assez simple.
Supprimons les cabinets usine et établissons un quota équivalent à l’avant dernière décile telle que décrite pas la cour des comptes, 71326€ de BNC soit 137165€ de CA ou encore dit autrement, 34 patients par jour.
Cela tombe bien, car le tribunal des affaires de la sécurité sociale considère que passé 33 patients par jour la situation est déraisonnable !
 
Donc, APPLIQUONS la règle et rien que la règle et nous trouverons à économiser.
 
Un mauvais gestionnaire vous dirait, « nous allons gagner 1,24 milliards », bel effet de manche mais il faut bien comprendre que les patients de ces cabinets usines iront ailleurs ! Donc non, nous ne gagnerons pas 1,24 milliard d’euros.
Cependant si le soin est de meilleure qualité, que les ordonnances de « confort » sont supprimées (confort pour le thérapeute, entendons nous…), j’estime à environ 30% le gain final.
 
Nous pouvons donc espérer un gain total d’environ 372 millions d’euros par an.
 
Cela correspondrait à une augmentation de l’AMS/AMK entre 20 et 30 centimes, ce qui porterait l’AMS/AMK moyen de 17€ à plus de 19€. Et je le répète, SANS ENGENDRER AUCUNE AUGMENTATION DES DÉPENSES.
 
Comme monsieur Revel le souhaite, AUCUNE augmentation de dépense sur 2 ans en dehors des prescriptions de l’Ondam.
 
Aujourd’hui, avec l’avènement du RPPS, le traçage des professionnels en résultant, les systèmes mis en place pour « tricher » à l’époque ne seraient plus possible. Si en plus on ajoute à cela le système de conventionnement sélectif qui se profile à l’horizon, je pense qu’il sera parfaitement possible pour l’UNCAM de suivre chaque activité parfaitement.
 
Il me semble donc évident qu’un quota appliqué de la sorte et fixé à 34 patients par jour (hors participation à des réseaux type réseau bronchiolite) en moyenne est plus que réalisable et engendrerait une économie plus que substantielle.
 
Il pourrait même être envisagé une augmentation de la lettre clé de manière restreinte sur la première année après la mise en place du quota. Si les résultats sont significatifs, une seconde augmentation pourrait être envisagée.
 
 
Vincent Jallu
Le constat
Selon le code de la santé publique, "La masso-kinésithérapie consiste en des actes réalisés de façon manuelle ou instrumentale, notamment à des fins de rééducation, qui ont pour but de prévenir l'altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu'elles sont altérées, de les rétablir ou d'y suppléer. Ils sont adaptés à l'évolution des sciences et des techniques".
 
Le kinésithérapeute n'effectue donc que des"actes" organisés en "séances".
 
Je pense qu'il est temps pour les kinésithérapeutes de dépasser le stade de simple "exécutant" et de s'élever au rang de "consultant".
 
En effet, le masseur kinésithérapeute doit proposer une véritable consultation de masso-kinésithérapique.
En accédant au statut de consultant, le kinésithérapeute ouvrira la porte de la professionalisation, de la vraie première intention et de la reconnaissance qui lui est due. 
 
La proposition
Cette consultation pourrait s'articuler principalement de deux façons:
 
  • La consultation de diagnostique kinésithérapique 
Dans le cadre de parcours de soins coordonnés, le médecin prescripteur oriente le patient vers un soin de masso-kinésithérapie. 
Le masseur-kinésithérapeute établi alors son diagnostic ainsi que la prescription des séances nécessaires dans une fiche de synthèse initiale.
Cette fiche de synthèse initiale sera formalisée.
Ainsi un exemplaire est remis au patient qui connait dès lors les moyens utilisés pour atteindre les objectifs fixés.
À l’issue des séances, le masseur kinésithérapeute établi la fiche de synthèse finale. Les deux fiches de synthèses seront transmises par voie électronique via SCOR avec la facturation des soins.
En fonction du nombre de séances prescrites et de l'évolution, un ou plusieurs bilans intermédiaires seraient possibles.
 
  • la consultation d'urgence en masso-kinésithérapie.
La nouvelle définition de la profession de la Loi de modernisation du système de santé créée la possibilité pour un masseur-kinésithérapeute d’effectuer un soin d’urgence.
L'ensemble des apprentissages liés au diagnostic différentiel et d'exclusion sera intégré à la formation initiale et pour les kinésithérapeute déjà formés, une formation complémentaire serait proposée au titre du DPC.
Durant cette consultation le kinésithérapeute établira son diagnostic kinésithérapique et effectuera les actes nécessaires et indispensables. Il proposera une réorientation si nécessaire et formalisera son bilan et son intervention sur une fiche de synthèse afin d'assurer la continuité des soins.
 
Les fiches de synthèse seront transmises au médecin référent par le biais d’une messagerie sécurisée (Asip Santé, Apicrypt…) ou par le biais du futur Dossier Médical Partagé.
 
Il est important pour nous de comprendre que nous sommes à une croisée de chemins.
Je vous invite à lire ou à relire les programmes santé des candidats à l'élection présidentielle (cliquez ici)
Tous, proposent de délester les hôpitaux et de resserrer le maillage géographique de l'offre de soin par le biais de créations de maisons de santé. Certains vont même plus loin en parlant de "relais" hospitaliers et quelques unes proposent même des délégations de compétences médicales vers des professionnels de santé formé dans ce sens.
Faisons partie de ceux-ci, osons nous placer sur le plan de la professionalisation et de l'amélioration de nos compétences.
Plaçons nous du côté de la qualité et soyons ambitieux pour notre avenir.
 
Le masseur-kinésithérapeute doit passer de poseur d'électrodes à consultant en santé et d'ingénieur en rééducation.
 
Vincent Jallu.
Posons le problème
Si nous considérons deux cabinets identiques en surface, mais géographiquement situés dans des lieux différents, leur seule charge significativement différente est le loyer.
Un des principaux défauts de la convention est de ne pas considérer le lieu d’exercice du professionnel.
En effet si vous louez 30m2 avenue de Neuilly à Paris, le tarif n’est pas le même qu’au fin fond de la campagne. Et pourtant les deux professionnels gagnent la même somme par séance.
 
Il est clairement objectivable que celui qui a le plus de charges gagnera moins au final…
Donc fatalement le kinésithérapeute qui officie avenue de Neuilly gagnera moins. De plus si ce même kinésithérapeute habite dans le quartier ou proche de son lieu de travail, son loyer à titre personnel sera lui aussi largement plus élevé qu’au fin fond de la campagne.
 
Comment faire pour résoudre ce problème ?
La réponse m'a parue évidente...
 
Le patient va payer une partie de son loyer au professionel.
 
Elle pourrait s’effectuer si le tarif était modulable en fonction de la zone géographique.
 
Comment faire cela en respectant la convention telle qu’elle est construite ?
C’est assez simple. Nous pourrions découper le tarif de la séance/consultation en deux parties.
- une partie fixe qui correspondrait à l’actuel tarif conventionnel;
- une partie variable qui s’ajouterait à la partie fixe.
 
De plus, il existe en France une franchise médicale. Cette franchise pourrait être non pas sous forme de forfait, mais pourrait tout à fait devenir cette partie variable.
Ainsi, ce ne serait non pas l’UNCAM qui paierait la partie variable, mais bel et bien le patient lui même.
 
Nous pourrions même proposer de rendre cette partie variable remboursable uniquement par la mutuelle...
 
Comment serait déterminée la partie variable ?
Les services des impôts fonciers pourrait assez facilement définir par profession, la surface moyenne d’un cabinet par zone, ainsi que sa valeur locative moyenne par mètre carré. Il serait donc très facile d’obtenir la valeur locative d’un cabinet moyen par profession. 
De plus, il est assez simple pour l’UNCAM de considérer l’activité moyenne mensuelle moyenne par profession.
En croisant les deux données on obtiendrait la partie variable égale à la dite valeur locative d’un cabinet moyen divisée par l’activité mensuelle moyenne pondérée.
 
En prenant l’exemple des masseurs-kinésithérapeutes, l’activité moyenne mensuelle est d’environ 360 séances par mois. Cette activité sera pondérée de 35% en considérant que les masseurs-kinésithérapeutes prennent en charge en moyenne 35% de patients exonérés.
 
L’activité mensuelle moyenne pondérée est donc de 234. 
 
Prenons alors deux exemples distincts:
- un cabinet moyen de 50m2 et une valeur locative moyenne de 25€ du m2 en zone urbaine. La valeur locative serait de 1250€. Et donc la partie variable serait:
1250/234=5,34€.
- un cabinet en campagne de 75m2 avec une valeur locative de 4€ du m2. La valeur locative serait de 300€, et donc la partie variable serait:
300/234=1,28€
 
Ainsi un AMS 7,5 actuellement payé 16,13€ continuerais à être payé 16,13€ mais le patient à Paris paierait en plus 5,34€ de plus et le patient au fin fond de l’Oise paierait 1,28€ et pourquoi pas, au titre de la francise médicale.
 
Bien évidemment cette mesure ne s’appliquerait pas aux patients exonérés sous toutes formes (ALD, AT, AME…)
Ce mode de tarification est parfaitement extensible à l’ensemble des professions sous le coup d’une convention avec l’UNCAM et ne lui couterait RIEN.
 
Nous pourrions bien sur discuter autours de cette mesure de la prise en charge au titre de l'ASV de cette part variable, de la réévaluation de celle-ci (annuelle, triennale ou quinquennale avec la signature de la convention)
 
J’ai proposé cette idée à tous les organismes syndicaux que j’ai pu rencontrer et malheureusement elle n’a jamais eu l’écho souhaité… À croire que c’est une mauvaise idée… Mais objectivement je pense que c’est une bonne idée. Voilà pourquoi je vous la soumets.
 
Vincent Jallu.